Note d'orientation : Combler le fossé entre la science et la pratique au niveau local pour accélérer la réduction des risques de catastrophe

Cette note d'orientation analyse l'écart existant entre la science et la technologie (S&T) et son intégration dans la gestion des risques de catastrophe au niveau local.

Note d'orientation : Combler le fossé entre la science et la pratique au niveau local pour accélérer la réduction des risques de catastrophe

Dans un paysage mondial des risques complexe et changeant, dans lequel les événements hydrométéorologiques extrêmes sont en augmentation et où les vulnérabilités et les catastrophes telles que la pandémie de COVID-19 se produisent simultanément avec d'autres aléas, il existe un danger que les tendances et les gains de développement soient inversés. Les gouvernements du monde entier doivent donc traduire de toute urgence leurs engagements mondiaux en actions en améliorant leurs stratégies et politiques nationales et en permettant des changements plus efficaces et plus percutants au niveau local.

Le Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe tente de guider les gouvernements nationaux en fournissant une feuille de route mondiale pour réduire les risques et parvenir à un développement durable. Il fonctionne parallèlement à d'autres cadres intergouvernementaux tels que l'Agenda 2030 pour le développement durable et l'Accord de Paris sur le changement climatique. Les stratégies et politiques nationales et locales de RRC, comme le demande la cible mondiale E du Cadre de Sendai, dépendent des connaissances pour une prise de décision éclairée et efficace et une action intégrée.

Les processus de création de risques s'imbriquent dans l'espace et dans le temps, mais sont dictés par des choix de développement et sont donc susceptibles d'un changement de politique et d'une action locale. Garantir une réduction inclusive des risques aux échelles locale et nationale est donc essentiel pour réaliser des progrès tangibles sur les objectifs définis dans le Cadre de Sendai. Qu'un aléa se transforme ou non en catastrophe dépend à la fois des conditions socio-économiques et géographiques. Les gouvernements locaux devraient être dotés de la meilleure connaissance des conditions et des besoins locaux, et ont donc une responsabilité clé dans la réduction des risques de catastrophe afin de protéger la vie et les moyens de subsistance des populations locales et de garantir les gains de développement. En cas d'urgence, ils jouent un rôle central en fournissant des mécanismes d'intervention et de rétablissement.

Même si un grand nombre de recherches liées aux catastrophes traitant à la fois des moteurs et des conséquences ont été produites au cours des dernières décennies - et malgré une reconnaissance accrue de la centralité de cette recherche dans le soutien des stratégies de gestion des risques de catastrophe - il continue d'y avoir des lacunes importantes dans la co-conception et application des connaissances pour l'action. Cela est dû non seulement à une utilisation insuffisante de la science dans la gestion et la mise en œuvre de la RRC, mais aussi à un engagement inadéquat entre les scientifiques et les praticiens : il y a un manque de mécanismes et d'incitations pour faciliter un tel échange. Réduire l'écart entre les connaissances et l'action locale doit donc être une priorité clé pour l'examen à mi-parcours du Cadre de Sendai.

Combler le fossé entre la science et la pratique au niveau local pour accélérer la réduction des risques de catastrophe

Satoru Nishikawa, América Bendito Torija, Qunli Han, Fang Lian, Jo-Ting Huang-Lachmann, Anda Popovici, Anne-Sophie Stevance, 2022. Paris, France, Conseil international des sciences. https://council.science/publications/closing-the-gap/

Cette publication a été présentée à la Plateforme mondiale 2022 pour la réduction des risques de catastrophe (GP2022) à Bali, Indonésie.


Image Photos d'Amours sur Shutterstock

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